Les symptômes du fibrom utérin
Environ 30 % des fibromes utérins entraînent des symptômes. Ceux-ci varient selon la taille des fibromes, leur type, leur nombre et leur localisation.
Des saignements menstruels abondants et prolongés (ménorragie).
Des saignements en dehors des règles (métrorragies)
Des pertes vaginales comme de l’eau (hydrorrhée)
Des douleurs dans le ventre ou au bas du dos.
Une envie fréquente d’uriner si le fibrome exerce une pression sur la vessie.
Une distorsion ou un gonflement du bas-ventre.
Des douleurs durant les relations sexuelles.
Une infertilité ou des fausses couches répétées.
Une constipation si le fibrome comprime le gros intestin ou le rectum.
Des troubles au moment de l’accouchement ou de la délivrance (expulsion du placenta). Un fibrome volumineux peut par exemple entraîner une césarienne s’il bloque le passage empêchant l’expulsion de l’enfant.
LES CAUSES:
Les personnes à risque et les facteurs de risque du fibrom utérin
Toutes les femmes en âge de procréer présentent un risque de fibrome utérin. Ce risque est particulièrement accru chez les femmes suivantes :
les Afro-Américaines et les femmes d’origine africaine, qui courent de trois à quatre fois plus de risques de fibrome que les caucasiennes ;
les femmes dont la mère a eu un fibrome ;
les femmes qui n’ont pas eu d’enfant.
Facteurs de risque
Le surplus de poids et l’obésité augmentent légèrement le risque de fibrome.
Boire plus de 2 verres d’alcool par jour (surtout de la bière).
TRAITEMENTS:
La prévention et les traitements médicaux du fibrom utérin
Peut-on prévenir le fibrome utérin?
Bien que la cause des fibromes demeure inconnue, les femmes physiquement actives y seraient moins sujettes que les femmes sédentaires ou obèses. On sait que les graisses corporelles sont productrices d’oestrogènes et que ces hormones contribuent à la croissance des fibromes. Faire de l’exercice et maintenir un poids santé pourraient donc assurer une certaine protection.
Mesure de dépistage du fibrome utérin
Les fibromes peuvent être détectés en clinique au cours d’un examen pelvien de routine. Consulter régulièrement son médecin.
Traitements médicaux
Du fait que la plupart des fibromes utérins n’entraînent pas de symptômes (ils sont dits « asymptomatiques »), les médecins proposent souvent une « observation vigilante » de l’évolution du fibrome. En règle générale, un fibrome ne provoquant pas de symptômes ne nécessite pas de traitement.
Lorsqu’un traitement est nécessaire, la décision d’en choisir un plutôt qu’un autre dépend de divers facteurs : la gravité des symptômes, le désir d’avoir ou non des enfants, l’âge, les préférences personnelles, etc. Seule l’hystérectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’utérus, offre une solution définitive.
Conseils pour soulager les symptômes
L’application de compresses chaudes (ou de glace) sur les régions douloureuses peut aider à soulager la douleur.
Des médicaments proposés en vente libre aident à soulager les crampes dans le ventre et les maux de dos. Parmi ces médications, figurent l’acétaminophène ou paracétamol (dont le Tylenol®, ) et l’ibuprofène (comme l’Advil® ou le Motrin®).
Pour contrer la constipation, il faut consommer de cinq à dix portions de fruits et légumes par jour, ainsi qu’une bonne quantité de fibres alimentaires. On trouve celles-ci dans les produits céréaliers à grains entiers (pain et pâtes à base de grains entiers, riz brun, riz sauvage, muffins au son, etc.).
N.B. Pour accompagner un régime riche en fibres, il est essentiel de boire beaucoup pour éviter d’obstruer le tube digestif.
Si la constipation persiste, on peut essayer un laxatif de masse (ou de lest), à base de psyllium par exemple, qui agit en douceur. Les laxatifs de stimulation sont plus irritants et sont généralement déconseillés. Pour d’autres conseils, voir notre fiche Constipation. Ces conseils ne sont pas forcément efficaces lorsqu’on souffre d’un fibrome volumineux, puisque la constipation est liée à une compression du tube digestif, et non à une mauvaise alimentation ou un mauvais transit.
En cas d’envies fréquentes d’uriner, boire normalement pendant la journée mais éviter de boire après 18 heures afin de ne pas devoir se lever trop souvent la nuit.
Médicaments
Les médicaments agissent sur la régulation du cycle menstruel pour réduire les symptômes (notamment les saignements menstruels abondants), mais ils ne diminuent pas la taille du fibrome.
Trois solutions se présentent aux femmes qui ont des fibromes gênants :
- le stérilet (Mirena®). Il ne peut être implanté dans l’utérus qu’à condition que le fibrome ne soit pas sous-muqueux (contre indication formelle) et les fibromes ne soient pas trop gros. Ce stérilet libère progressivement un progestatif qui entraîne une diminution importante des saignements. Il doit être remplacé tous les cinq ans.
- l’acide tranexamique (Exacyl®) peut être prescrit pendant la durée des saignements.
- l’acide méfénamique (Ponstyl®), un anti-inflammatoire peut être prescrit pendant le saignement.
En cas de fibrome trop volumineux ou d’hémorragies graves, d’autres médicaments hormonaux peuvent être prescrits pour diminuer la taille du fibrome avant l’opération chirurgicale. Un complément en fer peut être prescrit aux femmes qui souffrent d’hémorragie importante, afin de compenser la perte en fer dans leur organisme.
Le traitement préchirurgical des fibromes utérins.
- Les analogues de Gn-RH (gonadoréline ou gonadolibérine). La Gn-RH (Lupron®, Zoladex®, Synarel®, Decapeptyl®) est une hormone qui permet de réduire le taux d’oestrogènes jusqu’au même niveau que celui d’une femme ménopausée. Par conséquent, ce traitement peut diminuer la taille des fibromes de 30 % à 90 %. Ce médicament provoque une ménopause temporaire et s’accompagne de symptômes, comme des bouffées de chaleur et une baisse de la densité osseuse. Ses effets indésirables sont nombreux, ce qui limite son usage à long terme. La Gn-RH est donc prescrite à court terme (moins de six mois) dans l’attente d’une chirurgie. Le médecin ajoute parfois la tibolone (Livial®) aux analogues de la Gn-RH.
- Danazol (Danatrol®, Cyclomen®). Ce médicament inhibe la production d’oestrogènes par les ovaires, ce qui a normalement pour conséquence d’interrompre les cycles menstruels. Il peut aider à réduire les saignements, mais ses effets indésirables sont pénibles : prise de poids, bouffées de chaleur, augmentation du taux de cholestérol, acné, pilosité excessive... Il est efficace sur 3 mois, pour réduire les symptômes des fibromes, mais aucune étude n’a évalué son efficacité sur plus longtemps. Il semble présenter plus d’effets indésirables et moins d’efficacité que les analogues de la GnRH. Il n’est donc plus recommandé
Chirurgie
L’intervention chirurgicale est principalement indiquée en cas de saignements incontrôlables, d’infertilité, de fortes douleurs abdominales ou dans le bas du dos.
La myomectomie consiste à retirer le fibrome. Elle permet à la femme qui le désire d’avoir des enfants. Il faut savoir que la myomectomie ne constitue pas toujours une solution définitive. Dans 15 % des cas, d’autres fibromes apparaissent et dans 10 % des cas, on interviendra de nouveau par chirurgie6.
Lorsque les fibromes sont petits et sous-muqueux, la myomectomie peut être pratiquée par hystéroscopie. L’hystéroscopie se fait grâce à un instrument pourvu d’une petite lampe et d’une caméra vidéo que le chirurgien insère dans l’utérus par le vagin et le col utérin. Les images projetées sur l’écran guident ensuite le chirurgien. Une autre technique, la coelioscopie permet d’insérer l’instrument chirurgical par une petite incision pratiquée dans le bas-ventre. Dans les cas où le fibrome n’est pas accessible à ces technique, le chirurgien pratique une laparotomie, ouverture classique de la paroi abdominale.
Bon à savoir. La myomectomie fragilise l’utérus. Lors de l’accouchement, les femmes qui ont subi une myomectomie présentent un risque accru de rupture de l’utérus. De ce fait, le médecin peut proposer de recourir à une césarienne.
L’embolisation des fibromes est une technique endochirurgicale qui permet de d’assécher les fibromes sans les enlever. Le médecin (un radiologiste interventionnel) installe un cathéter dans une artère qui irrigue l’utérus afin d’injecter des microparticules synthétiques ayant pour effet de bloquer l’artère irrigant le fibrome. Le fibrome, qui ne reçoit plus d’oxygène ni de nutriments, perd progressivement environ 50 % de son volume.
En plus de permettre de conserver l’utérus, cette intervention est moins pénible que la myomectomie. Une convalescence de sept à dix jours est suffisante. À titre comparatif, une hystérectomie requiert au moins six semaines de convalescence. Selon une étude publiée en 2010, l’embolisation de l’artère utérine (EAU) offre des résultats comparables à cinq ans par rapport à ceux de l’hystérectomie, en permettant de préserver l’utérus. Cependant, cette technique ne peut être utilisée pour tous les fibromes. Par exemple, elle n’est pas recommandée pour traiter les fibromes sous-muqueux.
Une méthode appelée ligature des artères utérines est aussi réalisable par coelioscopie. Elle consiste à poser des clips sur sur les artères. Mais elle semble moins efficace que l’embolisation au fil du temps.
- L’ablation de l’endomètre (la paroi de l’utérus) peut, dans certains cas, convenir aux femmes qui ne veulent plus d’enfant afin de réduire les saignements abondants. Lorsque l’endomètre est enlevé par chirurgie, les saignements menstruels disparaissent dans la majorité des cas, mais il n’est plus possible de devenir enceinte. Cette chirurgie est surtout pratiquée en cas de saignements abondants et de fibromes sous-muqueux nombreux et peu volumineux.
D’autres méthodes récentes sont de plus en plus souvent disponibles :
Thermachoice® (un ballonnet est introduit dans l’utérus puis empli de liquide chauffé à 87° pendant plusieurs minutes), Novasure® (destruction du fibrome par radiofréquence avec un électrode introduit dans l’utérus), Hydrothermablabor® (sérum salé et chauffé à 90° introduit dans la cavité utérine sous contrôle d’une caméra), thermablate® (ballonnet gonflé de liquide à 173° introduit dans la cavité utérine).
D’autres techniques de myolyse (destruction du myome ou fibrome sont encore dans le domaine de la recherche) : myolyse par micro-ondes, cryomyolyse (destruction du fibrome par le froid), myolyse par ultrasons.
- L’hystérectomie, ou ablation de l’utérus, est réservée aux cas les plus lourds où les techniques précédentes sont impossibles, et aux femmes qui ne souhaitent plus avoir d’enfants. Elle peut être partielle (conservation du col de l’utérus) ou complète. L’hystérectomie peut être réalisée par voie abdominale, grâce à une incision pratiquée dans le bas-ventre, ou par voie vaginale, sans qu’aucune ouverture abdominale ne soit effectuée, ou encore par laparoscopie lorsque la taille du fibrome le permet. C’est la solution « radicale » contre les fibromes, puisqu’il ne peut pas y avoir de récidive après ablation de l’utérus.
Apport en fer. Les menstruations abondantes peuvent entraîner une anémie ferriprive (par manque de fer). Les femmes qui perdent beaucoup de sang devraient consommer des aliments riches en fer. La viande rouge, le boudin noir, les palourdes, le foie et le rôti de boeuf, les graines de citrouille, les haricots, les pommes de terre avec leur peau et la mélasse en contiennent en bonne quantité (voir la fiche Fer pour connaître la teneur en fer de ces aliments). De l’avis d’un professionnel de la santé, des suppléments de fer peuvent être pris au besoin. Le taux d’hémoglobine et de fer, déterminé par une analyse sanguine, indique s’il y a ou non une anémie ferriprive.
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